Félin pour l'autre - Organisation de protection animale, chats, chats érrants, stérilation, castration et soins, dons, sauvetages, trappages, adoptions

PROCOP PROCOP

~ 06/01/2001 - 09/08/2008 ~

C'est avec une profonde tristesse que je me dois de faire aujourd'hui, l'hommage de mon ami Procope terrassé par une attaque cérébrale...

L'histoire de Procope est celle d'un chat qui n'a pas vraiment eu de chance...

Issu d'un élevage peu scrupuleux, Procope était un croisement de Sacré de Birmanie et de Siamois, il a été "créé" (parce que c'est le mot...) en 1999 par ses propriétaires afin d'en faire un fabuleux reproducteur...

Le problème, c'est qu'il était pleins de "défauts" et que sur sa portée, il y avait des plus "parfaits" que lui qui ont été admis au sein de l'élevage en tant que reproducteur.

Procop, lui, faisait partie des "ratés" et il a donc été mis avec les 6 autres "ratés" dans un couloir d'1 mètre sur 2 mètres de long, sans aucun soins, sans aune attention et avec de la nourriture de temps en temps (A quoi ça sert de nourrir des chats qui ne rapporteront jamais d'argent ??!!?)

Il a ainsi vécu 1 an, devenu un chat complètement terrorisé de tout ce qui n'appartenait pas à "son" couloir...

Ces "éleveurs" avaient une amie : Aline, qui a toujours eu une passion pour les sacrés de Birmanie, ils lui ont alors proposés de venir les "débarrasser" de l'un de leurs "ratés" qui prenaient de la place et qui ne servaient à rien.

Lorsqu'Aline est entrée dans ce couloir, Procope est tout de suite venu vers elle, lui qui avait peur de tout s'est sans doute dit que c'était sa dernière chance de quitter cette "prison"...

Aline l'a emmené chez elle et ils ont vécu tous les 2 heureux durant 7 ans jusqu'au jour où ils ont déménagé dans une maison et Aline l'a laissé sortir, pensant qu'il serait heureux de prendre l'air...

Procope a disparu 3 jours entier et lorsqu'il est revenu, le bon gros matous de 6 Kilos avait perdu beaucoup de poids et avait surtout, une grosse boule d'asticots au derrière...

Emmené d'urgence chez le vétérinaire, celui ci a nettoyé parfaitement tous les asticots et a procédé à beaucoup d'analyses afin d'en déterminer la cause...

Procope est donc reparti chez Aline avec un traitement à la cortisone...Et c'est à partir de là que sa santé s'est dégradée...Il s'est mis subitement à maigrir, maigrir, maigrir...jusqu'à ne peser plus qu'un Kilo...

Durant 15 jours, Procope a refusé de s'alimenter, et sa maîtresse, n'ayant pas les moyens de le faire ré-hospitaliser l'a vu dépérir de jour en jour jusqu'à ce qu'une amie à elle, m'ayant adopté une petite chatte (Plume) nous mette en relation...

De là, ma grande histoire avec Procope allait commencer...

1kilo, de gros problèmes neurologiques, des allergies alimentaires...tout cela provoqué par une insuffisance rénale chronique...

Lorsque je l'ai récupéré, il était en train de s'empoisonner avec les toxines de son urine qui n'étaient plus filtrés par ses reins...

Durant 15 jours, Procope et moi nous sommes beaucoup rapprochés : il avait des perfusions 2 fois par jours que je lui faisais à la maison pour faire baisser le taux d'urée-créa, 1 comprimé pour calmer ses allergies et par conséquent sa diarrhée, 1 comprimé pour arrêter une infection qu'il avait dans la gueule, 1 comprimé pour protéger ses reins et un comprimé de diurétique pour refaire partir la fonction rénale...
…Et Procope avait HORREUR des comprimés !

Au bout de ces 15 jours, son état s'est amélioré, il n'avait plus du tout de symptômes neurologiques et commençait à reprendre du poids...

A la maison, tout se passait pour le mieux, après avoir été testé Fiv-Felv négatif, il est allé faire connaissance avec les autres chats de la maison, la chienne, le chiot Bertrand et avait une capacité à s'entendre avec tout le monde :
Jamais aucun animal ne l'a embêté...

Il faut dire que c'était un grand calme, toujours en train de réfléchir (il pouvait passer 10 minutes à étudier une croquette avant de la manger !)

Lorsque j'ai appris à sa maîtresse qu'il aurait un traitement à vie, elle m'a dit qu'elle ne souhaitait pas le récupérer, j'ai donc, tout naturellement proposé de le garder à la maison...

Lui et moi, on se comprenait, c'est difficile à expliquer, mais j'ai toujours su lorsqu'il n'allait pas bien, même si tout le monde le trouvait mieux, il me faisait comprendre, dans son regard que ce n'était qu'illusoire alors, on refaisait des analyses et elles n'étaient pas bonnes...

Procop, tu es resté 2 mois à la maison et ensemble on s'est bien battu, nous avons toujours été soudés pour vaincre ta sale maladie, toute la semaine dernière, nous pensions avoir réussi, tu t'es soudain mis à remanger comme quatre : comme pour rattraper le temps perdu, tu as repris 1 Kilos 400 et devenais plus actif, nous avons beaucoup espérés ensemble et je t'ai donné tout ce dont tu rêvai de manger : Tu avais l'air aux anges, j'étais heureuse de te voir heureux...Petit prince de la maison !!

Jusqu'hier, où en me levant, j'avais une sensation bizarre de mal être...Tu m'as regardée et j'ai senti que ça n'allait pas mais je n'ai pas voulu y croire et t'ai donné à manger...Tu as hésité (alors que tu n'hésitais plus depuis 1 semaine) puis tu as mangé, comme pour me rassurer...

1H plus tard, tu faisais un malaise sous mes yeux, je t'ai sauvé cette fois-ci en t'empêchant de t'étouffer...Je suis restée inquiète tout l'après midi, n'arrêtant pas de monter te voir dans ta nouvelle "maison" que nous venions de t'acheter le matin même, tu ne faisais que dormir, mais tu avais l'air serein...puis la nuit est tombée et j'ai essayé de te faire manger sans succès, tu as été voir un peu tes copains chats qui sont venu à ta rencontre, comme pour te dire au revoir...

Tu as voulu remonter dans ta "maison" et tu t'es rendormi paisiblement mais à 4H30 du matin, tu m'as vu passer devant toi et tu es sorti affolé, tu es tombé sur le côté, les membres raides...Tu étais tombé à 33.6° de température et nous avons entamé notre dernier combat ensemble...

Je t'ai veillé toute la nuit, essayant au mieux de t'apaiser et de soulager ta douleur, placé sur bouillotte et en dessous un tas de pull bien chaud, ta température est peu à peu remontée, tu t'es stabilisé, tu avais l'air serein, bien au chaud à côté de moi dans mon lit...A chaque fois que je te parlais, tu me regardais, l'air apaisé...Mais vers 9H tu t'es mis en détresse respiratoire et le temps d'essayer de t'aider à respirer et d'aller chercher un peu de Valium pour que tu t'endorme calmement, tu t'es dégradé...

Je t'ai alors pris dans mes bras, tu as relevé la tête, tu m'as regardé et tu as lâché ton dernier souffle dans un cri déchirant : le cri de la mort.

Je pense avoir compris ce qu'il y avait dans ton regard à ce moment là, tu avais l'air de me dire que tu étais fatigué de luter et que tu serai bien mieux au paradis des chats où tu ne souffrirai plus et où tu pourrai veiller sur moi...

J'ai énormément de mal à l'accepter mon Procope...Nous étions tellement proches et nous nous comprenions tellement bien que je ressens un vide immense sans toi...

Nous nous sommes tellement battus, tu aurais dû t'en sortir...

J'espère que nous nous reverrons un jour et que tu n'auras pas oublié la dernière phrase que je t'ai dite lorsque tu m'as regardée pour la dernière fois :
« Je t'aime mon chat... »
Gaëlle

cat cat