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ESQUIMAU ESQUIMAU

~ 22/05/2009 - 19/06/2009 ~

Mon grand amour…
Aujourd’hui tu m’as quittée, je sais que ces lignes en feront parler certain mais avec ta perte aujourd’hui, j’ai eu l’impression de perdre un enfant…

Tu es arrivé dans ma vie le jour de ta naissance, encore à moitié dans ta poche natale, ton cordon ombilical qui pendait sur plusieurs centimètres, couvert de sang…
Ta maman avait mis bas et t’avait laissé là, seul et apeuré au milieu de nulle part…

Lorsque mon ami est arrivé pour t’amener à moi et que je t’ai vu, j’ai tout d’abord eu un sentiment de panique… Si petit, déjà déshydraté, allais-je pouvoir te sauver ??

Je t’ai alors frictionné car tu étais gelé et tu ne bougeais plus et ton petit corps sans vie s’est remis à bouger avec vigueur, tu as tout de suite pris la tétine de ton premier biberon, tu ne pesai que 100 Grammes mais tu avais un appétit énorme !!!
Les jours se sont écoulés et tu grandissais sans problème, un gros bébé, mon gros bébé…

Dés que je t’appelais « Monsieur Momo » tout de suite, tu relevais la tête en poussant de petits cris qui voulaient dire « prends-moi !!! Prends-moi !!! » Alors je te prenais, tu tétais toujours avec gourmandise ton petit biberon de lait jusqu’à ce samedi où tout à commencé…

Manque d’appétit tout d’abord, tu n’as pris qu’un tiers de ton biberon et cela m’a inquiétée mais bêtement, je me suis dit que tu n’avais peut être pas très faim… Mon inquiétude grandit lorsqu’au 2ème biberon, tu as reproduit la même chose, puis le 3ème, puis le 4ème et se fut le début de la décente aux enfers…

Le lendemain, lorsque je te montrais le biberon, tu te jetais dessus mais pas pour boire, juste pour mordre très fort en me regardant d’un air qui voulait dire : « Pourquoi je n’y arrive plus ?? J’ai tellement faim ! »

Et je ne savais quoi te répondre, j’essayai tant bien que mal de te nourrir mais plus rien à faire, tu attaquais ce biberon sans raison…

De longues journées interminables de soins s’en sont suivies… Pour moi et je pense pour toi, ce fut interminable… Ca n’a duré que 5 jours et pourtant j’ai l’impression que ça a duré des années…

4 jours où tu es resté battant, en pleine forme mais où tu ne pouvais plus manger, où tu avais des pics de température puis d’hypothermie, où tu me regardais sans comprendre… 4 jours où j’ai espéré tant bien que mal que tu allais t’en sortir… Jusqu’à ce matin…

Ce matin, je t’ai trouvé froid et « mou », de suite j’ai compris mais j’ai espéré très fort que tu combattes ce virus qui te rongeait de l’intérieur…

Je suis restée à tes côtés toute la journée, nous avons échangé de longs regards tous les 2… Des regards où tu semblais me demander « Pourquoi ?? »

Pourquoi suis-je si malade ? Pourquoi je me sens partir alors qu’on était si bien ??? Pourquoi tu m’as contaminé avec cette foutu saloperie ????

A cela, je t’ai répondu que j’étais désolée même si je sais que cela ne suffit pas, je n’avais que cela à te répondre… Je suis désolée

Je suis désolée car c’est moi qui ai transporté ce virus sur mes vêtements et qui t’ai contaminé, toi qui n’avais rien demandé à personne, qui voulait plus que tout vivre, qui adorait me faire des bisous, des câlins et me monter dans la main. Toi mon grand amour de chat avec qui on a tant partagé… Toi que j’ai emmené partout avec moi lorsque tu étais petit et que je ne pouvais pas te laisser…

Je suis coupable aujourd’hui

Tu t’es battu de toutes tes forces, et je sais que c’est pour moi que tu l’as fait, parce que je te l’avais demandé, incapable d’assumer le fait d’avoir pu te tuer…

Notre dernier regard fut le plus intense de tous, pleins de choses se sont passées en moi à ce moment là… J’ai pu voir ce qu’aurait été notre vie ensemble si tu ne m’avais pas quittée… J’ai pu voir aussi que tu ne pouvais plus lutter…

Alors je t’ai posé sur moi et me suis allongée… un quart d’heure plus tard tu t’étais endormi…

Monsieur Momo, petit ange tout blanc, tu es parti rejoindre tes « frères de maladie » les 2 petits anges tout noirs : la belle Europe et le courageux Eole…
Comme eux, tu t’es battu bravement, maintenant, tu n’es plus là et moi je souffre horriblement, pardonne moi petit ange tout blanc, la seule chose que j’ai pu faire pour me rattraper ce fut de ne pas t’avoir laissé là, à mon tour, seul et apeuré au milieu de nulle part…


Gaëlle

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